L’interdiction chauffage bois prévue pour 2027 suscite une vive polémique en France. Alors que 3,5 millions de foyers utilisent encore cette énergie pour se chauffer, la décision européenne crée un profond malaise. Derrière les arguments sanitaires, ce sont surtout des questions économiques et sociales qui émergent. Pour beaucoup, il s’agit d’une mesure brutale qui pourrait fragiliser des millions de ménages.
Interdiction chauffage bois : une réponse à un enjeu de santé publique
La Commission européenne justifie l’interdiction du chauffage au bois par son impact sur la qualité de l’air. Les poêles et cheminées traditionnels produiraient jusqu’à 30 % des particules fines en Europe, affectant gravement la santé respiratoire.
En France, l’Agence nationale de santé publique observe une hausse de 15 % des consultations pulmonaires en hiver dans les zones rurales. Le bois, considéré comme une énergie écologique, devient ainsi un enjeu sanitaire majeur.
Cette interdiction, annoncée pour 2027, vise à réduire drastiquement les émissions polluantes. Mais elle laisse des millions de Français dans l’incertitude énergétique, surtout ceux qui n’ont pas les moyens de changer de système.
Une mesure qui frappe de plein fouet les foyers modestes
Avec un coût annuel moyen de 800 €, le bois reste l’un des modes de chauffage les plus économiques. À titre de comparaison, le chauffage électrique atteint 1 500 € par an. L’écart est énorme pour des foyers déjà sous tension.
Marie, 68 ans, vivant dans le Morvan, témoigne : « Mon poêle à bois me coûte 50 € par mois. Sans lui, je ne peux pas chauffer ma maison. » Des milliers de familles partagent ce constat et redoutent de devoir choisir entre le froid ou l’endettement.
Du côté de l’industrie, l’annonce d’une interdiction chauffage bois met en péril une filière de 2,3 milliards d’euros, avec des centaines d’emplois menacés. Pour les fabricants comme Godin ou Invicta, l’avenir est incertain.
Vers quelles alternatives pour remplacer le chauffage au bois ?
Si la mesure se confirme, les Français devront se tourner vers des solutions moins polluantes, comme :
- Les pompes à chaleur géothermiques
- Les chaudières à granulés Flamme Verte
- Les réseaux de chaleur urbains
Mais ces options restent hors de portée sans aides conséquentes. Le coût moyen d’installation s’élève à 15 000 €, selon l’ADEME. Pour 65 % des ménages, cela représente un obstacle infranchissable.
Face à la polémique, la Commission européenne a repoussé sa décision finale à septembre 2025. D’ici là, les débats risquent de s’intensifier, et la colère de monter.